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Sérénité, confiance et détermination pour Steven Le Coquen, Yamaha Viltaïs Racing #303

Teams / Pilotes

«La vie est faite de hauts et de bas, c’est lorsqu’on se retrouve en bas que l’on apprend…» Jean-Claude OLIVIER

Ce week-end le Circuit Bugatti du Mans accueillait 8500 spectateurs venus encourager les nombreux pilotes du Championnat de France Superbike. C’était aussi une grande première, l’apparition du célèbre équipage Moulinois en FSBK qui présente sur le Championnat de France deux YAMAHA R1. La célèbre #333 pilotée par Johan Nigon et la #303 par Steven Le Coquen, qui fait son retour en compétition. Même si Johan est en convalescence, Yannick Lucot, Team Manager souhaite que son équipe soit au complet en conditions course afin de conserver sa cohésion et son esprit familial.

Steven Le Coquen, c’est l’histoire d’une renaissance. Après avoir connu le plus haut niveau, il est contraint de mettre fin à sa carrière sportive. S’ensuivent de longues années d’errance. L’espoir renait grâce au soutien de son frère Arnaud, et de Cédric qui lui permettent de participer au Bol d’Or et 24h du Mans 2014, puis grâce au soutien de Yannick Lucot, persuadé que chacun de nous a droit à une seconde chance. Il lui offre la sienne, ainsi qu’une reprise en main totale de sa vie, tant sur le plan personnel, sportif que professionnel.

Il effectuera la totalité du Championnat de France Superbike au sein du Yamaha Viltaïs Racing, en soutien au Championnat du Monde d’Endurance où l’équipage #333 vise le titre en catégorie Stock.

Steven est confiant, il suit avec beaucoup d’application un programme de préparation physique avec Olivier Bertinetti, qui a été validé la semaine dernière au vu de ses progrès. Son seul impératif est désormais de se consacrer au pilotage.

Les essais libres du vendredi : «La première séance se déroule sur le sec, je découvre les pneus Michelin, une nouvelle moto, 210 chevaux et mon équipage au complet en conditions course ! Je termine 13ème de séance à 2 millièmes de mon temps idéal. La seconde séance en revanche est plus compliquée suite à un mauvais choix de pneumatiques. 15ème pour la seconde séance qui s’est moins bien déroulée sur mauvais choix de pneumatiques. »

Première séance chronométrée :

Steven est l’un des premiers pilotes à prendre la piste motivé par la pluie qui s’abat sur le circuit, il a toujours eu un excellent feeling sur piste mouillée. Il a une quarantaine de minutes pour prendre ses marques.

Là où les pilotes leaders et expérimentés parviennent en quelques tours à réaliser des chronos en 1’55.5, Steven s’applique, et remonte de façon constante au classement.

Mi séance les choses sérieuses commencent, il se place 2ème de sa catégorie derrière quelques uns des plus grands champions de la moto française…lui que beaucoup disaient « fini »…prouve qu’il est bel et bien motivé.

«La moto est chaussée de bons pneus pour la pluie. Je prends de suite confiance et mon rythme au bout de trois tours, je suis dans les 5 premiers pilotes. Je termine ma séance tranquillement, objectif ne pas prendre de risque, 9ème au général et 4ème stock.»

Deuxième séance chronométrée :

Cette seconde séance s’avère plus compliquée en dépit d’un résutlat chronométrique honorable de 1’41.042 qui le place longtemps à la 16ème position.

«Il s’agissait de la VRAIE séance sur le sec. J’avais la pression car il s’agissait de la qualif, on a fait un essai de pneus qui ne s’est pas avéré concluant, je réalise mon chrono avec un set de pneus d’endurance. Physiquement aucun problème, le pilotage devient plus facile. Je n’ai plus besoin de me concentrer, cela devient naturel. C’est moi qui ai fait le plus de tours au cours de cette séance et je réalise mon chrono dans le dernier tour. Je reste malgré tout satisfait de ce premier week-end. Je suis content de revenir, cela fait 4 ans que j’attends ça et en plus je le vis dans de très bonnes conditions avec un équipage au top qui gère tout! C’est une première pour nous tous, il nous faut encore travailler pour que les prochaines manches se déroulent comme souhaité par l’équipage au complet.»

Course 1 :

«Je prends un mauvais départ, le «launch control» (assistance électronique) était mal réglé, on décide de prendre le risque d’essayer pour éviter que la roue arrière patine sur le mouillé mais ça n’a pas fonctionné comme prévu. Je perds plus de 10 place au départ, la moto ne décolle pas du sol au moment de mettre les gaz. Je suis obligé de temporiser, il me reste énormément de monde à doubler. Je prends un rythme calé sur les pilotes qui terminent sur le podium. Je termine 10ème pour la première course et 6ème de ma catégorie dans des conditions difficiles. La moto va extrêmement bien, ce n’est plus du tout la même machine que celle que j’ai essayé lors que j’ai intégré le Team, chaussée de Michelin sous la pluie c’est une moto idéale. »

Team Manager : je suis satisfait on est là pour apprendre, Steven n’a pas roulé depuis 4 ans en vitesse, il roule bien, il faut qu’il continue comme cela sans précipitation. Sérénité, confiance et détermination ! Nous travaillons pour que la moto soit encore plus rapide, confortable et précise.

Si Steven n’avait pas eu le petit souci technique au moment du départ (au moment de mettre les gaz la moto est restée scotchée au sol). Il s’agit de notre première course, je suis persuadé que dans le courant de saison il nous reste beaucoup de choses à faire.

Il a bien pris ses marques au sein de l’équipe, bonne ambiance de travail, chacun est appliqué. Sachant que notre objectif reste la coupe du monde d’endurance. Nous restons cependant attentifs. Selon les courses si l’on a une place d’honneur à aller chercher on le fera.

C’est également un choix que Johan soit présent malgré sa blessure, il faut qu’il s’imprègne de notre vie d’équipe, elle se vit aussi en FSBK. Florent et Hugo sont dans le box d’à côté chez Moto Ain, ils viennent régulièrement pour nous dire comment était la piste, leur ressenti. L’esprit du Viltaïs est présent, la cohésion et la complémentarité des 4 pilotes est au cœur de ces deux aventures. Ce sont 4 mousquetaires qui devront aller conquérir le Saint Graal qu’est la coupe du monde.»

Course 2:

«Je prends un bon départ, je prends mon temps. Je jauge la piste, et observe les autres pilotes devant, je vois qu’ils semblent en difficulté alors que pour moi tout va pour le mieux. Je décide d’attendre 3 tours pour bien monter mes pneus en température et m’aperçois que l’eau entre dans mon casque. Au virage du raccordement, perturbé par l’eau qui ruisselle à l’intérieur du casque je mords la ligne blanche et suis immédiatement sanctionné. Je chute. Je suis déçu mais content de voir que je suis dans le rythme et que sous la pluie je peux être devant sans forcer. »

Conclusion par Olivier Bertinetti, Préparateur Physique :

«Très satisfait de mon élève. La partie psychologique était primordiale. Le pilote est optimisé et équilibré aussi bien dans sa partie professionnelle moto que dans sa vie personnelle. Son rôle est de piloter, faire des temps et analyser pourquoi il va vite ou non. Il part de loin physiquement, pour arriver à un pilote parfaitement apte à accomplir des performances avec une facilité de pilotage déconcertante.

Steven a découvert la R1 en configuration finale FSBK qu’hier. Pour quelqu’un qui n’est pas revenu depuis 2009, c’est pour moi la meilleure des valorisations, il a su assimiler le team et créer une osmose. C’est un garçon qui a su développer une cohésion entre vie personnelle, professionnelle et dans sa vie liée au team. L’ensemble en fait un pilote au fort potentiel, que beaucoup de gens ne voyaient pas faire son come back. Je suis parti avec lui sans aucun à priori, j’ai entendu beaucoup de choses, je n’en ai pas tenu compte. J’insiste sur les remerciements à Cédric, son sponsor qui lui offre la préparation physique. Elément essentiel à sa réussite. Il accompagne Steven à 200%. »

Cap est mis sur l’autre aventure sportive qui attend Steven : les 24h du Mans qui sonnent l’ouverture de la Coupe du Monde FIM Endurance. Steven souhaite la bienvenue à ses deux nouveaux coéquipiers : Nelson Major et Adrien Ganfornina qui formeront avec lui le plus jeune équipage du plateau engagé en mondial endurance sur la YAMAHA R1 #333.

Remerciements : Arnaud, Cédric, PUMA, L’EQUIPEMENT.FR, X-SEVENCROSS et BKS NUTRITION pour leur soutien privilégié à la saison de Steven.