Appuyez sur le bouton partager en bas de votre navigateur, puis sur "Sur l'écran d'accueil" pour obtenir le mode plein écran et des temps de chargement plus rapides. OK

Magali Langlois : que de péripéties!

Teams / Pilotes

Que de péripéties… J’ai bien cru que ce déplacement à Albi n’aurait jamais lieu… Lisez plutôt. Après mon forfait pour l’épreuve du Championnat de France Superbike au Mans pour cause d’épaule encore bien fracassée, je me suis appliquée comme une bonne fille à préparer au max cette Finale d’Albi. Kiné, rééduc, tout est mis en oeuvre pour que j’arrive dans de bonnes conditions! Pourtant un lumbago contracté dimanche et quelques galères pro ont bien failli tout faire capoter. En effet, avec 2 collègues en arrêt maladie et un troisième en congés mon Boss a eu grand mal à me laisser partir. Heureusement, j’ai pu compter sur la solidarité de mon poto Laurent qui malgré les grèves a cassé ses vacances pour me remplacer vendredi après-midi et samedi ainsi que Damien qui s’est substitué à moi jeudi aprèm et vendredi matin… Oufff c’est donc l’esprit quasi serein que j’entame ce nouveau week-end. Le trajet se passe sans problème et ma petite husky Falballa nous sidère par sa capacité d’adaptation. A peine 3 mois et ½ et elle assume parfaitement un voyage de prêt de 5 heures restant sagement couchée à mes pieds. Yann Cancade et Rachel qui nous ont rejoint à la maison font la route avec nous. En effet, en prévision de la saison prochaine et après une première tentative sur notre R6 lors du deuxième Lédenon, Yann retente sa chance en 600 Supersport. Il a laissé soin à mon Homme, de préparer sa machine et est donc venu la récupérer chez nous. Sur place nous retrouvons nos Viale arrivés plus tôt qui se sont chargés de tout préparer pour notre débarquement. L’emplacement dans le paddock est parfait et notre box commence déjà à prendre tournure. Nickel ! La nuit survient et la pluie en profite pour poursuivre ses allés et venues. Vendredi matin : Falballa fait surface à 6 h 30 (comme tous les jours) en mode promenade. 10 h 10 approche et je vais me préparer afin de reprendre contact avec cette piste sur laquelle je n’ai pas tourné depuis presque 1 an et ma bonne vieille Speedball. Je n’ai pas roulé depuis Suzuka et appréhende un peu de savoir dans quel état général je me trouve et surtout comment va se comporter mon épaule. Je m’équipe pour la pluie et me dirige vers le box. J’enfourche ma tite R1 et prend la piste. Je débute prudemment essayant de cerner au mieux si ça le fait ou pas. Je m’applique et fini cette séance avec une impression plutôt positive. Je sens, certes, une gène mais celle-ci semble gérable pour le moment. Après, si le temps veut bien s’améliorer, c’est là que le juge de paix risque de faire entendre sa voix. Vendredi après-midi : C’est sous un beau soleil que débute le roulage libre de l’après-midi. Mon temps de référence est de 28.0 la saison dernière que j’avais réalisé en course et plutôt dans la douleur. Je prend soin de mes traj et vois doucement descendre le chrono. Je termine sur un encourageant 28.3. mais reste malgré tour réaliste. Les améliorations apportées à la piste tant au revêtement qu’au tracé font que ça roule de toute façon plus vite. Pourtant, repartir de ce temps là, si la météo le permet demain me donne une bonne base de départ. Samedi matin : Le temps est très humide. La pluie a refait son apparition et a régulièrement arrosée le circuit toute la nuit. Notre séance du matin n’étant pas qualificative, je décide de faire quelques tours sur une piste intermédiaire. Elle reste très mouillée par endroit empêchant de passer des pneus autres que pluie ces derniers se détruisant vitesse grand V. Je teste quelques réglages mais ne force pas tentant par la même d’économiser cette satanée épaule qui s’est douloureusement éveillée ce matin. J’espère, comme beaucoup d’autres, un temps plus clément pour la qualif afin de pouvoir poursuivre ma progression d’hier. Samedi après-midi : Et c’est parti pour 30 minutes de foliiiiie ! Je m’engage sur cette piste au tracé aisé mais aux chicanes meurtrières… Je compense aux freins, anticipant et gérant le transfère de masse tout en douceur. Mon chrono progresse gentiment. Sébastien Gimbert me double marqué à la culotte par David Muscat, je m’accroche un (petit ;o) temps mais une drôle de fumée émanant de la Ducati me laisse présager le pire… Je rends la main et repars, laissant David sur le côté moteur h.s. Je fais encore quelques tours puis décide de rentrer ma clavicule gigotant gaiement sous ma combinaison. Mon équipe vient me féliciter, je suis parvenue à rouler en 27.5 dans mon tout dernier tour et n’ai pas eu le temps de voir ce temps encourageant sur mon panneau. Certes je suis à des lieux de la tête mais ne suis pas dernière ce qui, vu mon état, est assez inespéré. Maintenant reste les 2 courses et je compte sur une bonne nuit de sommeil pour tenter de réparer les dommages. Dimanche matin : On se pèle grave en se dimanche matin et le courant avait bien sur déserté le circuit pendant la nuit, résultat mon état physique est proche de zéro… Falballa m’aide malgré tout par un petit footing du matin mais je décide de faire l’impasse sur le warm-up. La première course approche et c’est frigorifiée que j’enfile ma combi. Gaby m’a fait un strapping qui, je l’espère, m’aidera à tenir durant tous ces tours. Je suis réaliste et décide de rentrer si je vois descendre dangereusement mes temps ne souhaitant surtout pas être une gène pour les autres pilotes. Le départ est donné et je le foire lamentablement. Je la joue petit bras dans la première chicane et me retrouve à la fin. Mon épaule tente plusieurs fois de prendre la clé des champs mais l’élasto parvient à peu prêt à la maintenir en place. Je fais une course relativement solitaire et termine en 22ème position. Je suis rincée en arrivant mais malgré tout félicitée par mes proches pour mon 27.5 réalisé en fin de course, égalant ainsi mon temps des qualifs. Dimanche après-midi : Mon état se dégrade un chouillat en cours de journée et je suis toujours gelée. Je m’équipe malgré tout et enfile un des mes tee-shirt Yamaha marine que j’affectionne tout particulièrement quand il fait froid. Gaby rajoute une bande supplémentaire à mon strap espérant que ça m’aidera. Et c’est reparti. Mon départ cette fois est bien meilleur et je m’extirpe de la première chicane avec plus de réussite. Je franchis la nouvelle chicane sans encombre puis part ventre à terre direction celle de l’Arrêt de Bus. Mon braquet modifié me donne tout de suite plus de satisfaction. J’arrive aux freins et là… ça monte en l’air grave de chez grave juste sous mon pif. Je parviens à prendre la chicane distinguant à plus de 3 m du sol une machine qui semble vouloir lier connaissance avec moi… Elle s’écrase juste à côté, me frisant gaiement les moustaches. Je parviens à m’extraire de cette apocalypse et poursuis ma course attendant le drapeau rouge. Et bien il n’y en a pas et je peste sous mon casque d’avoir un peu rendu la main. Je m’applique à nouveau pour tenter de tenir à distance la machine qui me suit de prêt. Puis la tête revient sur nous et je m’écarte le plus possible au virage de l’Aérodrome. Je m’écarte même si bien que je pars jardiner laissant mon poursuivant, qui n’est autre que Fred Viale mon équipier, prendre le dessus. Damned ça ne va pas se passer comme ça. Je ne le lâche pas d’une semelle et sers les dents mon épaule droite semblant désireuse de me fausser compagnie. Puis, d’un seul coup mon voyant d’huile s’allume… Je suis pétrifiée est perds mes moyens. Je distingue 4 tours à faire au pied de la tour et suis 17ème. Je suis complètement déconcentrée et laisse filer Fred. Je me dis que j’ai peut être déjaugé et que lors d’un prochain virage le voyant va s’éteindre… Et bien non il reste désespérément allumé. Je suis anéantie, partager entre mon désir d’aller au bout et la peur de prendre le moteur dans la figure. Je décide de rentrer la mort dans l’âme. Arrivée au box j’explique à Gaby se qui m’arrive. Il me répond que ça arrive et qu’en fait ce n’est pas grave du tout. Je peste, dégoutée et tente de reprendre la piste pour au moins franchir la ligne et être classée. Trop tard, le rouge s’allume. Je ne peux ressortir et ne serai pas classée. Un joli 27.1 réalisé dans mon second tour vient me redonner le sourire me montrant que même diminuée j’ai pu améliorer. Ainsi s’achève cette incroyable saison 2010 qui n’aura pas manqué, comme les précédentes, de nombreuses péripéties. Je vais maintenant reprendre mon souffle et tenter de me réparer. Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente inter-saison pleine de moto. Je tiens à remercier tout spécialement tous mes partenaires qui pour la plus part me suivent depuis de très nombreuses années ainsi que mon équipe, mes ami(e)s les commissaires et tous ceux qui me soutiennent toute la saison par leur témoignage de sympathie. Sachez que sans vous tous, il y a sans doute longtemps que j’aurais lâché prise !!! Sur info de Magali Langlois #67 en Superbike