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Richard de TOURNAY : J’aurais adoré goûter le Pousse Rapière…

Teams / Pilotes

Le jour de mes 19 printemps, nous mettions cap sur Nogaro afin de participer à la deuxième manche du championnat de France Superbike. Comme cadeau d’anniversaire, je m’offre une petite entorse à la cheville gauche qui me taquinera tout le week-end surtout lorsque les efforts se prolongeront. Après un voyage qui m’a semblé interminable (je vous confirme que NOGARO est toujours aussi loin) nous avons retrouvé l’équipe et déchargé notre matériel. Nous étions prêts à en découdre pour la première séance d’essais du vendredi. J’aime beaucoup le tracé de Nogaro où j’étais impatient de participer à cette première séance d’essais. Par contre, nous cherchions encore à affiner une base de réglages du châssis qui puisse me permette de m’exprimer plus facilement que le compromis actuel. C’était sans compter sur un problème électrique de dernière minute qui m’a cloué au stand et m’a empêché de rouler. Le problème fut réglé avant la séance de l’après midi à laquelle j’obtins une bonne deuxième place. A la première qualification du samedi matin, je réalise une bonne entame de séance et prends vite la pôle position provisoire avec de vieux pneus. Je passe un pneu arrière neuf à dix minutes de la fin et prends la deuxième position. L’après midi, sous un ciel menaçant mais sec, nous optons pour la même stratégie. Je réussis à prendre la pôle position au forceps dans le dernier quart d’heure de la séance puisque l’écart avec Florent TOURNE est infime (moins d’un dixième de seconde). En plus de la pole, je réalise le record de la piste dans ma catégorie, ce qui est extrêmement réjouissant. Autant dire, qu’entre mes bonnes performances et mon anniversaire, on a organisé un petit pot chez TECMAS pour arroser tout ça. Le circuit de NOGARO fêtait aussi le 30ème anniversaire de la création du championnat de France OPEN devenu SUPERBIKE. Pour retracer cette épopée, André DIVIES et la FFM ont organisé une exposition photos des pilotes français qui ont marqué le sport moto lors de ces 30 dernières années. J’ai pu admirer les photos en noir et blanc de pilotes que je ne connaissais pas mais aussi de ceux que je côtoie lors des dimanches de courses (Thierry ESPIE, Jacques BOLLE, Jacky HUTEAU, JF BALDE, Marc FONTAN). Mais le plus drôle fut de voir les portraits en couleurs (donc plus récents) de gens que je connais mieux comme Clément DUNIKOWSKI ou Fred PROTAT dans des styles … inoubliables. Il y avait aussi la jolie photo datée de 1983 de Gérard DELIO accompagné de son appareil, lui qui a photographié les grands-pères, leurs fils et maintenant leurs petits fils. Dimanche matin, le ciel est bleu et l’air sec devient brûlant. Le beau temps est annoncé pour la journée. Les qualifications sont une chose, la course en est une autre. Nous sommes cependant confiants après un warm up qui nous a permis de valider une dernière fois les réglages de la moto. Je réalise un bon départ puisque je vire en deuxième position. En tentant de doubler Johan NIGON et de m’emparer de la tête de course, je sors un peu dans l’herbe et perds deux places. A la fin du premier tour, je réussis tout de même à passer en 3ème position. Je prends très vite la tête des opérations et commence à tirer un groupe de 4 à mes basques. J’essaie alors de ne pas trop « taper » dans mes pneus afin de les économiser en prévision de la fin de course. Je ne me sens pas apte à une échappée solitaire. Très vite, je découvre que mon principal adversaire pour la victoire sera Gregory DI CARLO qui est le seul à pouvoir se montrer menaçant et me doubler. Au dixième tour, nous réussissons à nous débarrasser de Clément CHEVRIER. Nous ne serons plus que trois jusqu’à la fin de la course. Je laisse passer Gregory trois tours avant l’arrivée, afin de le jauger et de voir où je peux le dépasser. Je me rends compte qu’il est un peu plus rapide que moi dans la dernière partie du circuit mais je suis plus précis dans les freinages appuyés. Dans le dernier tour, je le double dans la grande ligne droite de l’aérodrome et m’applique pour freiner tard. Greg me passe aux freins et réussis à prendre la corde. Impossible de recroiser la trajectoire mais je me place pour l’attaquer à l’intérieur du virage suivant. Lors du rétrogradage, je fais une erreur et enclenche le point mort, je n’ai plus de frein moteur et commence à tirer tout droit. Je m’appuie sur Greg et nous réussissons finalement à rester sur nos roues. Je suis en tête et file vers l’avant dernier virage où je me fais de nouveau attaquer par mon challenger. Je réussis cette fois à recroiser la trajectoire et me retrouve en tête avant la dernière chicane où il est impossible de doubler au freinage. Un pilote retardataire est dans le virage et j’essaie d’en finir immédiatement et de le passer au changement d’angle. HELAS, il se déporte sur ma trajectoire et je manque de le percuter de peu. Je perds dans l’opération suffisamment de temps pour me faire doubler et finir deuxième. Je suis extrêmement déçu sur le moment, car il est rageant de perdre sur ce genre de fait de course mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même en ayant voulu dépasser l’attardé de cette manière. Le résultat est malgré tout satisfaisant. Cela faisait un an et demi que je n’étais pas monté sur un podium et je réalise une excellente opération au championnat puisque je repars du Gers en 2ème position au championnat, à égalité de points avec le premier. A la place du Pousse Rapière, j’ai donc reçu le coffret des viticulteurs de la cave de Nogaro. Ma mère m’a fait remarquer qu’elle aurait préféré les pruneaux à l’Armagnac mais je n’étais pas prêt à échanger ma seconde place contre la troisième pour lui faire ce plaisir. Je lui en achèterai pour la fête des Mères ! (ou pas !) Je voulais féliciter mon coéquipier Mathieu GINES pour son doublé en catégorie Supersport. Il repart en tête du championnat après des remontées fantastiques lors des deux manches. Bravo à William GRARRE qui progresse et qui, j’en suis sûr, va retrouver des places plus représentatives de son niveau. Merci à Antonin mon mécano pour son super travail tout au long du WE, à Guy DELRIEUX fidèle au poste, à JF pour sa patience, à toute l’équipe TECMAS pour sa bonne humeur, à Jean-Michel MOAL venu m’encourager et à tous ceux qui me suivent et me soutiennent. Prochain rendez vous au Vigeant les 27,28 et 29 Mai. Sur info de Richard de Tournay #6 en Pirelli 600