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Maximilien Bau : « Le travail de toute une année saboté… »

Teams / Pilotes

Grâce à la réactivité et à la formidable implication dans les sports mécaniques de l’ASM Armagnac Bigorre suite à la mise en liquidation judiciaire du Circuit d’Albi, l’infrastructure du Circuit de Nogaro accueille la finale du championnat de France Superbike, ce qui n’est pas pour déplaire à Maximilien. J’espère arriver ce week-end à conserver ma position au Challenge de l’Avenir ainsi qu’au classement général. Ceci est un objectif récurrent, ma saison implique énormément de travail et d’investissement humain, financier et en temps ; je souhaite sincèrement la réussir jusqu’au bout, ne serait-ce que par respect pour ce qui est mis en œuvre par mes parents, mon entourage et le Challenge de l’Avenir.

La moto #108 est confortablement installée au box 24, le Papa donne les derniers tous de clé pour réajuster les suspensions, sa Maman est à son poste au chronométrage…Maximilien a la visière baissée. Le voilà prêt pour la première séance d’essais libres de la journée.

« Je fais une bonne séance, 3ème temps en 1.41.3, au retour de Carole nous avons reconfiguré les réglages pour Nogaro.

Cet après-midi, je retrouve quelques bonnes sensations, ce qui me permet de progresser, puisque je réalise mon meilleur tour en 1.39.1, mais je suis 4ème du Challenge à plus d’1 seconde 2 du 1er. Je ne peux que constater que le manque de performance du moteur n’est toujours pas résolu malgré un autre passage dans les ateliers de Laurent Pradon. Le moteur est neuf, toutes les pièces essentielles ont été changées avant la course de Carole.

Pendant que j’analyse mes chronos, papa vérifie la mécanique et là, constate que la boite à air et remplie d’huile. Nous redémarrons la moto, un bruit de ferraille. Moteur HS.

Dans ces cas là, le Challenge de l’avenir tient à notre disposition un moteur de secours ; celui-ci est remonté. Passage au contrôle technique qui valide la nouvelle configuration de la moto. Nous devons encore améliorer quelques points de détails techniques afin qu’elle soit parfaitement opérationnelle demain. Je suis confiant. Je suis impatient de disputer cette finale.»

C’était sans compter sur la malchance…la séance qualificative tourne court pour Max : le moteur fait un drôle de bruit et la moto n’accélère pas.

« Je crois que j’ai effectué ce jour le tour qualif le plus court de mon histoire puisque je ne suis même pas en mesure de boucler un demi tour de circuit. Je pensais que l’épreuve de Carole avait été la pire de la saison, et bien visiblement je peux faire encore pire !

Nico, le mécano du Challenge, Jean-Mi, le coach, Max et Jérôme, respectivement mécano et team manager du team ALERION GP, avec qui je partage le box, et papa bien sûr; Tous sont autour de ma moto et tentent de trouver la panne, ils remplacent pièces par pièces, et courent de box en box. A quelques minutes du départ, je prends la décision de partir même si la moto ne tient pas le ralenti. Ce sera très compliqué mais je veux marquer des points.

Les autorités de la Fédération Française m’autorisent à prendre le départ de la course en dernière position. Il me faudra remonter le peloton et me battre avec encore plus de conviction pour tenir l’objectif que je me suis fixé. Même si cela ne correspond pas idéalement à ce que je souhaite, prendre le départ même dernier c’est toujours mieux que devoir abandonner. »

Au moment du départ, la moto rend son dernier souffle…Max doit rentrer au stand. Le jeune pilote ardennais reste en bord de piste pour encourager ses camarades et assiste la mort dans l’âme à l’anéantissement de tout le travail fourni cette saison que ce soit par ses parents, son équipe ou lui-même. Tous les bons résultats et le sérieux dans son investissement pour la compétition sont réduits à néant.

Grâce à la mobilisation de toute l’équipe du Challenge de l’avenir, Nico, le mécanicien fait le trajet jusqu’à Alès pour aller récupérer une moto que le CIP met à disposition des pilotes malchanceux afin de leur permettre de participer à toutes les épreuves de leur championnat.

Il fait l’aller-retour dans la nuit pour que Max puisse participer à la finale.

 Lorsque la moto est arrivée au box, le papa de Max, Stéphane, a de suite procédé au transfert des réglages de la moto de Max sur la moto de prêt.

Max prend le départ du warm-up, le dimanche matin. Ces quinze minutes sont très précieuses et permettent d’affiner les réglages châssis. Mais Max, se plaint de ne pas ressentir l’avant ;  vérification faite la roue avant touchait le radiateur. C’est à lui de s’adapter en quelques minutes à une moto qui n’est pas adaptée à son pilotage. Sans avoir pu tirer bénéfice du travail habituellement accompli lors des séances qualificatives, et en course, il réalise le 8ème temps du warm-up en 1.39.5.

« Vis-à-vis de mes concurrents je souffre d’un manque flagrant de puissance en ligne droite, cependant, j’ai essayé de retrouver un bon rythme très rapidement, afin de me préparer pour la course, de m’entraîner également pour prendre un départ. Je ne suis pas très loin de Julian Loison, dans le premier partiel j’arrive à suivre le rythme, mais au niveau du second partiel je suis impuissant. Je ne suis vraiment pas satisfait, le fait de ne pas pouvoir disputer ma finale  dans des conditions normales m’affecte profondément moralement. J’aime la compétition moto, me battre en piste à armes égales avec mes camarades, mais ce week-end je vois des années de travail s’envoler. J’ai fait preuve de sérieux et d’un travail régulier toute l’année pour voir mes efforts engloutis par des soucis mécaniques récurrents depuis la course de Carole. Je perds tout le bénéfice de mon investissement cette saison. »

« Je prends le départ de la finale en dernière position. Je fais en sorte de remonter à la 8ème position. Après quelques tours, je vois qu’il me sera impossible de rattraper les pilotes que j’ai en point de mire. Je me retourne et aperçois Samantha Perez à mes trousses, et comprends que pour couronner un week-end catastrophique, ma course allait être compliquée. Elle me double dans la ligne droite, je reste derrière elle afin d’étudier ses trajectoires et voir à quel moment je pourrais la passer. Mon week-end se résumant par « pas de chance », et  la course s’achève sur une 8ème place qui bien évidemment me laisse un goût amer au regard de ma saison qui dans sa globalité a été très satisfaisante. Je termine sur une note décevante, absolument pas révélatrice de mes résultats ou de mon travail. Je reste tout de même positif, mes projets pour la saison prochaine prennent déjà forme, et je reviendrais à la compétition moto plus motivé que jamais ! C’est le jeu des sports mécaniques, l’issue demeure toujours incertaine, il y a une part de malchance et d’inconnue également.

Max termine cette saison 4ème au classement scratch et monte sur la 3ème marche du podium Cadet.

Je tiens à adresser mes chaleureux remerciements à la Fédération Française de Motocyclisme pour la création de cette catégorie Moto3 permettant aux jeunes de pratiquer le sport moto en compétition de haut niveau, Alain Bronec ainsi que toute l’équipe du CIP Moto qui a fait en sorte de me permettre de prendre le départ de ma finale coûte que coûte, ce qui m’a motivé à continuer de me battre et de ne pas rester sur un échec.

Un merci tout particulier au TEAM ALERION GP, avec qui nous partagions le box, ils ont mis tout en œuvre pour nous aider, bien que nous soyons concurrents.

Je remercie toute mon équipe, mes parents, et ma sœur pour le travail colossal réalisé à mes côtés cette saison, tant dans la préparation des courses que dans leur déroulement. Tout a été mis en œuvre pour que je puisse rouler dans les meilleures conditions. A tous, MERCI ! J’ai été fier de porter les couleurs de mes partenaires et de leur offrir quelques beaux podiums également. Je remercie chaleureusement le Conseil Général des Ardennes,  la Ville de Charleville-Mézières, le Comité Régional Olympique et Sportif, le Circuit de Chambley, le Team Performance 55, le garage Baudoin et Ardennes Dépannage, ainsi que les partenaires du Challenge de l’Avenir, la FFM, Alain Bronec et Racing Bike de m’avoir accompagné.

Je vous donne rendez-vous la saison prochaine pour suivre ma nouvelle trajectoire ! »

Sur info de Ride-R Media pour Max Bau #108